Lutte contre le VIH/SIDA: L’UCOP + s’inquiète de la rupture des négociations entre le Fonds mondial et CHAI
L’Union congolaise des Organisations des Personnes vivant avec le VIH (UCOP +) s’inquiète de la rupture des négociations entre le Fonds mondial et Clinton Health Accès initiative (CHAI) sur les frais des gestions alloués au récipiendaire principal. Ce qui risque d’impacter sensiblement sur la fourniture des Antirétroviraux et entrainer malheureusement l’augmentation des nouvelles contaminations du virus. C’est ce qu’a dénoncé cette structure hier lors d’un sit-in, organisé au siège de CHAI, avant de se retrouver à celui du Mécanisme de coordination (Ccm), situé aussi sur l’avenue de la Justice à Gombe.
« Nous sommes ici parce que nous avons des informations comme quoi qu’il y a échec de négociation entre le Fonds mondial et le CHAI, qui est le principal récipiendaire qui, en principe devra reprendre les activités au mois d’octobre prochain. Mais dès lors qu’il y a rupture des négociations, ça nous fait craindre la suite parce qu’il y a risque de pouvoir manquer les médicaments, manquer le suivi au niveau communautaire, aussi, il y a risque que la prévalence ou les nouvelles contaminations puissent augmenter. C’est pour cela que nous sommes venus pour attirer l’attention des parties prenantes, qui sont sur la négociation de pouvoir tenir compte de nos revendications et privilégier l’intérêt des bénéficiaires dans leurs négociations. D’éviter les intérêts égoïstes entre les deux gladiateurs, qui sont le Fonds mondial et le CHAI », a déclaré le Secrétaire exécutif national de l’UCOP +, Ange Mavula, entouré de plusieurs autres membres, dont le coordonnateur national de « Jeunesse Espoir », Toussaint Ngundoli.
Banderoles en mains sur lesquelles on pouvait lire : « Pas de Plan de B entre le Fonds mondial et CHAI » que la négociation afin de sauver toutes ces personnes dont la vie dépend des Arv. L’appel est pressant. Le cri lancé est fort au point que l’intérêt communautaire devra primer avant tout.
C’est ce que l’on peut lire dans le memo, dont une copie a été remise au Directeur Pays de CHAI en République démocratique du Congo.
Réagissant à cet effet, le Directeur Pays de CHAI, le Docteur Symphonie Muanamundele, a vite calmé la tempête, en rassurant avec ces mots bien trouvés : « Nous ne pouvons pas dire qu’il y a eu échec des négociations entre nous et le Fonds mondial. Les négociations continuent et comme tu sais, dans la mise en œuvre des projets Fonds mondial, les négociations, c’est au début (…) et donc ça n’empêche que les négociations continuent jusqu’à la fin… Nous sommes toujours en contact avec le Fonds mondial et le Ccm, et nous continuons à parler, à discuter, à négocier pour permettre à ce qui est une mise en œuvre harmonieuse ». C’était avant de souligner ceci : « CHAI veut se rassurer que quand on va commencer la mise en œuvre qu’il n’y ait pas de problème. C’est ça l’objectif de nos négociations. Notre objectif, ce n’est pas d’empêcher la continuité des services et la prise en charge des patients. Notre négociation consiste réellement à ce que l’on puisse tenir en compte tous les paramètres et permettre à ce que quand il y aura la mise en œuvre et que cette mise en œuvre puisse être harmonieuse, qu’il n’ait pas de problème comme on a connu dans le passé. Donc, voilà l’objectif. Mais les négociations n’ont pas été rompues. Les négociations continuent et peut-être dans les jours qui viennent, demain ou après demain, on va vous informer de la suite des négociations. Mais merci beaucoup pour l’initiative. On est ensemble avec la société civile. Comme vous le savez, CHAI travaille avec le Gouvernement pour permettre à ce que le fardeau en rapport avec la lutte contre les maladies précisément la lutte contre le VIH et la Tuberculose, les réduire vraiment au maximum et permettre à ce que les gens aient accès au traitement… ».
Même démarche au Mécanisme de coordination(Ccm), où la délégation de l’UCOP + a été reçue par le secrétaire permanent, Pepe Kilimalima. Celui-ci a réceptionné le mémo et a promis de le remonter au bureau du Ccm afin d’en prendre acte, et que la réponse sera communiquée au moment opportun.
Il n’y a pas de fumée sans feu
Cependant, comme il n’y a pas de fumée sans feu, dit-on, le secrétaire permanent du Ccm a reconnu dans un petit commentaire fait au secrétaire exécutif national de l’UCOP +, qu’il y avait un souci dans ce sens. « (…) ce mémo, je l’ai lu lorsque je recevais le coordon Ange dans mon bureau. Je lui ai dit, c’est comme si vous saviez ce qui était en train d’être fait. Parce que ce qui est écrit ici, c’est ce que nous sommes en train de faire aujourd’hui. Le bureau du Ccm a eu des discussions le 26 avec le leadership de CHAI qui se trouve à Boston. Nous avons discuté en ligne avec eux. Après ces échanges, ils ont accepté de revenir à la table de négociation, et preuve à l’appui, j’ai fait lire à Ange le message du numéro 1 de CHAI, qui nous a adressé pour accepter qu’il revenait à la table de négociation. Le 28, nous avons eu la même réunion avec le Fonds mondial. Nous avons convenu d’organiser une autre réunion en tripartite, c’est-à-dire : Ccm, CHAI et Fonds mondial. Ça devrait avoir lieu aujourd’hui mais à cause du conflit d’agendas, nous avons remis ça demain. Nous attendons donc, la tenue de cette réunion et les conclusions qui vont en découler. Encore une fois, vous serez informés par les canaux habituels. Le souci du Ccm, c’est régler au plus vite cette question pour que dans le meilleur délai, le 1er octobre, le démarrage de la mise en œuvre des activités vers la tuberculose, puisse démarrer effectivement », a fait savoir Monsieur Pepe Kilimalima à l’assistance.